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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/376

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que dans cette étude seule, consiste uniquement toute la science logique : ensorte que tous, sans exception, se sont trouvés obligés de réduire la logique à n’être que l’art de tirer des conséquences de principes généralement avoués, et contraints de faire de ces principes une science première, qui, quelque nom qu’on lui donnât, était toujours antérieure à la logique, ne pouvait tirer d’elle sa certitude, et parconséquent n’avait pas de base solide. Cet inconvénient bien signalé, j’ai vu ou du moins cru voir le moyen de l’éviter complètement, en suivant Descartes dans son premier pas, et m’y arrêtant plus que lui. Je me suis dit, je suis complètement sûr de sentir ce que je sens. Tout ce que je puis jamais penser et savoir, ne consiste toujours que dans des conséquences et des combinaisons de ce que j’ai senti d’abord ; et ce sont encore là autant de choses senties, que parconséquent je suis très-certain aussi de percevoir quand je les perçois. Voilà donc pour moi une certitude réelle et inébranlable, de laquelle je puis partir. Elle devrait s’étendre à toutes mes connaissances. Car ces connaissances ne consistent jamais que dans des rapports apperçus entre mes perceptions antérieures ; et ces rapports