Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/426

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d’un centre, est toujours prêt à s’échapper par la tangente. C’est que cette tangente n’est autre chose que la prolongation de la direction (de la ligne) que suit le mouvement qu’il a actuellement, et qu’il suivrait toujours, si les forces perturbatrices quelconques qui agissent sur lui, ne l’en faisaient changer à chaque instant. C’est encore pour cela que l’on dit que deux points suffisent pour déterminer une ligne droite, et qu’il en faut au moins trois pour déterminer une courbe. C’est tout simple ; car puisqu’une ligne est l’expression du rapport de situation existant entre deux points, ces deux points suffisent pour la déterminer, et puisque ce que nous appelons une courbe est nécessairement composé au moins de deux lignes, il faut bien au moins un troisième point pour déterminer la seconde de ces deux lignes. Avec cette explication on voit que cela doit être, et sans cette explication, ce fait si vrai paraît n’avoir point de cause. Il n’est donc pas surprenant que tant que l’on n’a pas fait ces réflexions, on ait toujours tant de peine à expliquer ce que c’est qu’une ligne droite, ou, comme on dit, à la définir. La raison en est facile à voir. ligne droite est une sorte de pléonasme, comme ligne brisée

et ligne