Aller au contenu

Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/440

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de dureté, nous disons qu’il est dur ; qu’il a un certain volume, nous disons qu’il est volumineux dans le sens d’étendu. Si ces qualités changent d’intensité sans changer de nature, nous disons que ce corps est plus ou moins rouge, plus ou moins pesant, plus ou moins dur, plus ou moins volumineux, et nous avons porté l’idée de quantité dans l’idée de chacune de ces qualités, mais nous n’avons pas de moyen pour mesurer cette quantité. Ensuite nous remarquons que ce corps est distinct et séparé de tout autre, et sans divisions en lui-même, sans séparation entre ses parties qui nous autorise à le regarder comme plusieurs êtres différens ; nous faisons un nouvel adjectif pour exprimer cette circonstance. Nous disons qu’il est seul, qu’il est isolé, qu’il est unique, qu’il est un.

bientôt nous le voyons uni avec un autre corps, qui de son côté est distinct, est un aussi, qui vient se joindre à lui sans s’y mêler, sans s’y confondre, sans cesser enfin d’être un lui-même. Nous ne pouvons pas dire que le premier est plus un qu’il n’était. Cette qualité est absolue dans tous deux ; elle ne souffre ni plus ni moins. Cependant ce premier corps est