seulement on peut combiner ces idées sans les appliquer à aucun être réel, c’est-à-dire dans un état d’abstraction complète ; c’est ce qu’on fait avec les chiffres, et même avec les noms de nombres : mais on le peut encore sans avoir seulement égard à leur valeur absolue, même comme quantité abstraite ; c’est ce que font les signes de la langue arithmétique littérale, ou de la langue algébrique. On peut donc la regarder comme une continuation de la langue arithmétique numérale ; mais cependant comme une continuation telle que les signes et la manière de marquer leurs rapports, sont changés, c’est-à-dire que la nomenclature et la syntaxe sont différentes, ce qui doit la faire considérer comme une autre langue. Avec cette nouvelle langue on calcule des a et des b,
sans s’embarrasser de ce qu’ils peuvent valoir réduits en chiffres, avec la certitude qu’on leur substituera toujours cette valeur quand on le voudra, et de plus avec la certitude, ce qui est encore plus fort, que toutes les combinaisons qu’on en aura faites, seront toujours également justes, quelles que soient les valeurs numériques que l’on mette à la place de ces a et de ces b, pourvu que ces diverses valeurs conservent entr’elles les mêmes proportions ; comme on