Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/79

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travaillée et tourmentée par la main de l’homme, que lorsqu’elle est livrée à elle-même. Après avoir rassemblé cette masse de faits, il semblerait qu’il n’y a plus qu’à élever sur cette base l’édifice de la philosophie seconde ou science active, comme l’appelle Bacon. Il paraît même que cette philosophie est inséparable de l’histoire de la nature, et que toute saine philosophie ne peut consister que dans cette histoire bien faite. Mais Bacon, à tort ou à raison, a conçu celle-ci absolument distincte de celle-là : et il veut donner ici des modèles circonstanciés de la manière dont l’esprit doit aller de l’une à l’autre. Il veut faire voir en détail par quels degrés notre intelligence doit, suivant lui, monter des faits aux principes les plus généraux, et redescendre de ceux-ci aux principes particuliers qui guident dans la pratique. C’est ce qui lui a fait donner à cette quatrième partie le nom d’échelle de l’entendement

: et elle n’est, comme

on le voit et comme il le dit lui-même, qu’une application spéciale et développée de la seconde partie. Ce n’est pas tout : avant d’arriver à sa philosophie seconde ou science active, Bacon nous promet encore ce qu’il appelle les avant-coureurs de cette philosophie qui composeront