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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/81

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réaliser, il faut voir comment et jusqu’à quel point il en a commencé l’exécution. Or, ici la scène va changer, je le sens. On a pu me trouver jusqu’à présent un admirateur enthousiaste : bientôt peut-être je vais paraître un contempteur téméraire. En effet, je ne le nie pas ; je trouve qu’avec un esprit prodigieux, une science immense, et un talent admirable, Bacon cependant ne nous a transmis qu’un très-petit nombre de vérités constantes et pures, et telles, en un mot, que celles qu’il veut que l’on recueille. Au reste, c’est dire en d’autres termes qu’il était un très-grand homme, et que le siècle où il vivait n’était pas un grand siècle : je crois ces deux assertions également vraies ; on va voir si j’ai tort. La première partie de la grande rénovation, consiste dans l’ouvrage intitulé, de la dignité et de l’accroissement des sciences. dire que ce traité est rempli de vues sublimes et de préceptes excellens, ce n’est rien dire que ce qu’apprend le nom seul de son auteur. Mais la vérité oblige d’ajouter que des neuf livres qui le composent, le premier est uniquement consacré à prouver que les sciences sont utiles. Heureusement cela est aujourd’hui hors de doute, et l’on ne peut que plaindre Bacon d’avoir été obligé,