Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/97

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travaux, nous n’aurions jamais rien vu de cette dernière partie ; ou plutôt que lui-même aurait reconnu que cette connaissance des essences et des causes formelles dans laquelle il fait consister cette philosophie seconde, est une chose impossible, et que la collection des vérités tant générales que particulières, relatives à chaque sujet, n’est pas une chose séparable de l’histoire bien faite de ce même sujet, et est identique avec elle. Voilà une bien longue dissertation sur Bacon ; mais je n’en fais point d’excuses à mes lecteurs : car Bacon est encore un de ces auteurs beaucoup plus cités que lus, et beaucoup plus lus qu’entendus. Il n’est point aussi obscur qu’Aristote ; il n’est point aussi difficile, je dirais presque, aussi impossible à traduire. Il n’a pas autant besoin de commentaires ; cependant à l’égard des détails du stile et de l’emploi vicieux de certaines expressions, il mérite une partie des reproches que nous avons faits à celui-ci ; et quant à l’ensemble des idées, les doutes qui s’élèvent sur la place que doivent occuper quelques-uns de ses ouvrages, et sur la manière dont ils se lient avec les autres, suffisent seuls pour prouver que leur enchaînement n’est pas aisé à saisir. Néanmoins si je