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logiques.

corps ; telle est la perception de brûlure ou de piqûre. Nous avons des idées de ces êtres qui agissent sur nous, lesquelles sont composées de la réunion de toutes les affections qu’ils nous causent ; telle est l’idée d’un poirier ou d’un caillou. Nous avons de même des idées des propriétés, des actions, des qualités de ces mêmes êtres, lesquelles ne sont encore que les impressions que nous en recevons, considérées non dans nous, mais dans les êtres qui les produisent ; telle est l’idée de chaleur ou de pesanteur.

Toutes ces idées sont d’abord relatives à un seul fait. Elles sont individuelles et particulières. Nous les étendons ensuite à tous les faits qui se ressemblent, abstraction faite de leurs différences : elles deviennent générales et abstraites. Ainsi l’idée brûlure n’est plus celle d’une telle brûlure, mais de toutes les brûlures ; l’idée d’un arbre n’est plus celle d’un tel arbre, mais de