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Page:Destutt de Tracy - Principes logiques.djvu/47

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logiques

subsister l’une sans l’autre. Il suit de là deux choses : l’une, que nous faisons ces deux idées en même temps ; l’autre, que tout mouvement opéré est toujours exactement représenté par la quantité d’étendue parcourue ; car c’est le même fait considéré de deux manières dans le corps parcourant et dans le corps parcouru, dans l’agent et dans le patient [1] [2].

Or, l’étendue des corps, seule entre

  1. C’est pour cela que l’on peut dire que le vide, le néant est étendu. Le néant n’est rien, mais les corps peuvent se mouvoir quand rien ne les en empêche ; et ainsi ils parcourent de l’étendue qui n’existe que par rapport à eux. C’est cette étendue abstraite de tout être, mais dans laquelle un être peut tracer des figures par ses mouvemens, dont s’occupe la Géométrie pure. Aussi n’est-elle arrêtée dans ses spéculations par aucune considération propre à aucun être particulier.
  2. Pour un être sentant qui n’aurait pas la faculté d’exécuter des mouvemens, il n’y aurait pas d’étendue, car il n’en parcourrait jamais ; et pour un être sans étendue, il n’y a pas possibilité d’exécuter des mouvemens, car il faut occuper un espace pour pouvoir en changer.