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logiques

Partons de l’état actuel, et remarquons premièrement que tous nos discours sont composés de ce que nous appelons des propositions, et que toutes nos propositions, de quelques formes diverses qu’elles soient revêtues, peuvent être toutes réduites à des propositions de l’espèce de celles que nous nommons propositions énonciatives ; car quand je dis faites cela, ou qu’est-ce que cela ? je dis réellement : je veux que vous fassiez cela, ou je vous demande ce que c’est que cela. Or, c’est ce que dans l’origine nous exprimons par un seul cri aidé, si l’on veut, de gestes. Nos cris expriment donc d’abord une proposition énonciative toute entière, comme font dans nos langues, les mots que les grammairiens appellent des interjections, et d’autres auxquels ils refusent ce nom, mais auxquels ils devraient le donner, puisqu’ils font le même effet ; tels que oui, non, etc. ; car oui veut dire j’accorde cela, et non,