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Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/134

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ce elle qui devra vivre avec toi, la plus douce et la plus charmante des femmes ? Est-ce elle qui devra adoucir tes peines et calmer tes souffrances si par malheur tu en avais un jour. Est-ce elle qui devra te donner la main pour traverser sans danger les ornières de la vie ? Est-ce elle qui devra t’aplanir la route vers le bonheur ? Est-ce elle qui devra couler près de toi des jours heureux et rendre les tiens heureux ? Rose, tu ne m’aimais donc pas ce jour-là ? Ne t’ai-je pas toujours dit : « Tes peines sont les miennes ; tes pensées sont à moi ; tes confidences sont pour moi. Ma Rose, je t’ai aimée et je t’aime plus que ma vie ; je t’ai donné ma vie ; tu le sais, je ne vis plus et ne vivrai plus que pour toi et tu crois que je ne chercherai pas ton bonheur partout où tu le voudras. Que m’importent les cieux où je vivrai pourvu que je sois à tes côtés. Ma patrie n’est-elle pas ton cœur ? Ma vie n’est-elle pas ton amour ? Et tu me cachais tes goûts et tes désirs. Tu aurais souffert pendant des années, feignant le bonheur, imitant la joie. Ma Rose, tu ne m’aimais donc pas puisque tu me cachais ce qui aurait été un remords pour mes vieux jours si je l’avais su trop tard. Rose, tu m’aimais et tu aurais souffert volontiers, sans le dire, pour l’amour de ton Elphège. Mais penses-tu que je ne t’aime pas autant que tu m’aimes, et que je ne veux pas ton bonheur comme tu veux le mien ? Ma Rose, ne sois plus aussi discrète avec moi quand il s’agira de ton bonheur ; fais-moi tes confidences ; ne suis-je pas ton meilleur ami, ton ange tutélaire comme tu m’appelles ? Tu ne faisais pas mon bonheur en te sacrifiant pour moi. Mon bonheur c’est le tien. Ma Rose,