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Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/231

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CHAPITRE XIV

inquiétudes et prières


L’inquiétude sur le résultat de mes examens ne troublait pas outre mesure ma Rose, mais l’état de ma santé l’effrayait quelque peu. « Si tu échoues à tes examens, me disait-elle, pas un de tes confrères ne réussira. Étudie moins ; tu as déjà trop étudié ; tu te fatigues ; tu te rends malade ». Mes veilles prolongées effrayaient ma Rose et minaient ma santé sans que je m’en aperçusse. En effet j’avais maigri beaucoup ; j’étais devenu plus pâle ; j’avais le teint blafard. On encourageait ma Rose sur le résultat de mes examens, mais d’autres lui faisaient craindre pour ma vie. Son beau-frère lui disait : « Si j’étais aussi sûr d’aller en paradis que ton Elphège l’est de bien passer ses examens, je demanderais à mourir de suite ». Par contre, le 17 février, Rose m’écrivait : « Hier soir, madame L…, à qui je remettais notre linge à blanchir, me disait d’un air de pitié : dites donc, vous n’avez pas peur de vous marier avec M. Elphège ? » — « Pourquoi, lui répondis-je ? » — « Un maigre comme cela ; il va mourir au premier jour. Il a la mort écrite sur le visage ». Ma pauvre Rose me mandait souvent de ne pas étudier autant et de ménager mes forces et ma santé. Pour me donner du courage et m’enlever la peur des examens, elle me disait comme elle priait souvent et longuement pour mon succès. Ses bonnes paroles me tranquillisaient et plus souvent je me reposais. J’avais