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Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/234

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L’AMOUR NE MEURT PAS

le médecin déjà établi aime trop la goutte, la morphine, ou qu’il est trop politicien. Bien souvent le médecin n’a que quelques ennemis qui lui en veulent et qui cherchent à lui susciter une concurrence plutôt fatale au nouveau médecin qu’on aura leurré par de trop belles promesses.


Le 12 octobre 1887, Rose m’écrit : « Mon cher Elphège, as-tu quelque place en vue ? Je suis déjà en peine pour toi, mais ne nous décourageons pas, car je prierai assez pendant le mois du Rosaire, que Marie te conservera une bonne place pour le printemps. Je m’en vais à l’église prier pour toi ». Oh ! ma pieuse Rose, comme tu étais toujours encourageante et comme tu savais bien me donner la main dans les situations les plus embarrassantes. Que n’aurais-je pas donné pour un Ave Maria dit par toi ! Que n’aurais-je pas espéré obtenir par tes prières si pures, si ferventes. Quand tu priais j’avais confiance ; j’espérais parce que tes demandes étaient toujours accueillies favorablement du Très-Haut. Je suis chrétien ; j’ai prié beaucoup ; je prie encore plus depuis que tu es partie, chère Rose, mais il me semble qu’il me sera toujours impossible de payer en prières toutes les dettes que j’ai contractées envers toi, ma bien-aimée. Combien de chapelets me faudra-t-il réciter pour chaque Ave Maria que tu disais pour moi, pour mes succès, pour mon bonheur ? Un seul de tes Ave Maria était une prière plus éloquente auprès du Seigneur que les plus longues oraisons que j’offrais. Ma chère Rose, que ne m’as-tu laissé en partant une parcelle de ta ferveur et de ta dévotion !