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Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/238

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L’AMOUR NE MEURT PAS

bientôt ensemble. L’espoir est plus grand de resserrer bientôt les liens qui nous attacheront à tout jamais. À l’adieu de l’étudiant le cœur se réjouit et l’âme soupire ardemment vers de plus beaux horizons qu’elle entrevoit sous un ciel plus pur et plus serein. L’adieu de l’étudiant, c’est le dernier anneau de la chaîne de fer qui retenait le jeune homme dans l’esclavage des études systématiques, et c’est le premier de la guirlande que nous tresserons pendant une longue vie à faire le bien et le bonheur des autres et à nous aimer d’un amour constant et parfait. Adieu si longtemps désiré, que tu fais du bien à mon cœur ; en te prononçant, en te lisant, je sens le poids lourd qui m’écrasait se changer en un gaz subtil et hilarant qui dissipe les peines, calme les douleurs et transporte dans des lieux de délices. Oh ! si tu savais, mon cher Elphège, comme je me réjouis pour toi ! Comme tu dois être heureux, si j’en juge par mon bonheur ! Plus de veilles accablantes, plus de nuits sans sommeil, plus d’études harassantes, plus d’examens torturants. Que tes peines doivent être allégées et tes inquiétudes adoucies ! Oh ! mon Elphège, viens au plus tôt me donner ce baiser de l’adieu de l’étudiant, et que nous nous en réjouissions ensemble ».


Mon dernier examen passé, je rencontrai le coroner McM…, un ami intime de mon père. Cet excellent ami m’envoya dès le lendemain chez le curé Lussier, de Grenville, près d’Ottawa. Je fus reçu par le curé avec une grande déférence. Je couchai au presbytère et, le Jeudi