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Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/241

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L’AMOUR NE MEURT PAS

reusement je jeûne et mes forces ne sont pas considérables ».

Le 16 mars, la veille de mes examens, Rose m’envoie de nouveaux encouragements. « J’ai tant prié saint Joseph, me dit-elle, que je suis sûre d’avance de ton triomphe. Demain matin, je ferai brûler un cierge en son honneur. » Ce sont là les seuls services que ma Rose peut me rendre en ce moment ; elle y met tout son cœur et son âme entière. Est-ce que, après tant de sacrifices de la part de ma Rose, tant de prières d’une âme si chrétienne et si pure, je ne pouvais pas avoir confiance, trouver des forces que je ne me connaissais pas, et un savoir que j’ignorais ? Est-ce que de même je ne pouvais pas espérer choisir une bonne place où m’établir avantageusement. Quelques jours plus tard, je fais part à ma Rose de mes différents projets et je lui demande son opinion et ses conseils. « Il est huit heures et demie, me répond-elle le 29 mars ; j’arrive de l’église où j’ai fait une heure devant le Très-Saint-Sacrement. Je n’ai pas voulu te répondre avant d’aller consulter le Maître de notre destinée, celui qui tient notre bonheur entre ses mains. Oh, mon Elphège, je l’ai prié si fort qu’il ne peut me refuser ce que je lui demande. C’est avec des larmes que je l’ai supplié de te guider vers une bonne place ».

Pouvais-je, après toutes ces invitations, je dirai même ces supplications, ne pas suivre les bons conseils de ma pieuse et tendre Rose, et imiter, au moins essayer d’imiter sa conduite si édifiante. Je le fis par amour et par conviction. J’adorais et j’ai toujours adoré depuis