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Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/247

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CHAPITRE XV

st-césaire


Le mercredi, 11 avril, je me rends à Saint-Césaire, avec mon bagage et ma pharmacie. Déjà je reçois les félicitations et les bons conseils de ma Rose : « Si tu réussis, comme je te le souhaite, dans cette petite ville, nous serons bien privilégiés. Être unis et demeurer dans cette belle campagne, ne serait-ce pas un petit paradis sur la terre ?… Ne te décourage pas dès le premier mois, car il faut avant tout que tu te fasses connaître. Partout il te faudra lutter, et dans les premiers temps, il te faudra même subir de rudes épreuves ; c’est pourquoi tu devras avoir du front et ne pas te laisser abattre dès les premiers revers. Si les deux autres médecins te font de la misère, ne t’en occupe pas ; leurs cancans et leur malice te feront connaître plus tôt… J’ai un autre petit conseil à te donner : ne fais pas de politique et ne fais pas connaître la couleur de ta politique, car dans les petites villes la politique fait plus de tort que de bien.

Le 16 avril, mon bureau était à peine installé que je recevais mes premiers patients dont le nombre ne cessa d’augmenter par la suite. Mes débuts à St-Césaire furent beaucoup moins difficiles qu’à Lowell, parce que j’étais déjà aguerri par les luttes de l’année précédente. Cependant il me fallut travailler fort et étudier sans relâche parce que j’avais à lutter contre deux médecins âgés dont les remarques plus ou moins remplies d’aménité