Aller au contenu

Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/50

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
52
L’AMOUR NE MEURT PAS

et la mienne ; pour qu’ils brûlent jusqu’au dernier feuillet mes cahiers et nos lettres qui ont toujours exprimé, depuis la première jusqu’à la dernière, les sentiments les plus doux de l’amour le plus passionné entre deux êtres humains.


Le 26 juillet, Rose-Alinda est rendue à Ste-Martine ; elle me l’annonce dans une lettre touchante dans laquelle elle me dit comme sa plus jeune sœur et elle ont causé, très tard dans la soirée, de l’absent qui se désole toujours. « Comme c’est bon, m’écrit ma Rose, de causer de la personne qu’on aime ! Tenez, c’est à peu près comme un baiser bien donné à un petit enfant que nous aimons beaucoup ; comme nous y allons de tout cœur ! il en est de même quand je parle de vous. Voyez à présent si votre Rose vous oublie. Mélinda dormait que je la pressais toujours de questions. Enfin il a fallu me résigner, me taire et ajourner ma conversation au lendemain matin ». Mélinda était la plus jeune sœur de Rose. Elle arrivait de Montréal où je l’avais rencontrée quelques instants avant son départ ; aussi avait-elle beaucoup à raconter à Rose sur l’ami laissé à Montréal dans l’isolement et l’ennui.

Dans ma réponse à Rose, je lui chante les plaisirs de la campagne, les sourires de l’aurore, la verdure des prés, le langage des fleurs, le soleil couchant, le crépuscule, l’étoile qui brille, la lune qui se lève et monte dans un ciel sans nuage. Oh ! comme la campagne doit lui paraître belle ! oh ! comme elle doit l’aimer ! Malheureusement comme toujours, je jette une ombre sur ce