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Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/82

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autres, je saurai les acquérir par mon travail et mon courage, ou j’aurai le courage de m’en passer si le succès ne couronne pas mes efforts constants dans le travail.

Rose, pourquoi vous aurais-je aimée un jour, pour vous oublier le lendemain ? Insensé celui qui fuit le bonheur après l’avoir trouvé ; il est si rare ici-bas. Pourquoi vous avoir rencontrée un soir, s’il me fallait le soir suivant ne plus me souvenir du parfum de la rose. Étouffez vos doutes dans cette ardeur que vous me voyez ; rappelez-vous nos serments et ces beaux jours si vite écoulés où nous avons goûté d’avance le bonheur de marcher l’un près de l’autre, et rappelez-vous nos paroles échangées de partager toujours le chagrin et les peines comme les plaisirs et les joies. Enfin si vous doutez encore, hâtez-vous de revenir auprès de votre ami pour lire dans ses yeux l’abandon de sa vie à sa meilleure et, dirais-je, à sa plus fidèle amie…

De bons baisers de ton Elphège.

Nos lettres se succédèrent ainsi sans interruption jusqu’à la fin du mois d’août, au retour de ma Rose à Montréal. La joie et le bonheur revenaient enfin. Le mois de septembre, généralement le plus beau mois de l’année à Montréal, se passa sans incident remarquable. Nous nous rencontrions, Rose et moi, à peu près tous les jours et même deux fois par jour. Très souvent l’après-midi, nous allions faire notre promenade sur les rues Notre-Dame et St-Jacques que commençait à