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Page:Deubel - La Lumière natale, 1922.djvu/20

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16 LA LUMIÈRE NATALE Sur mon domaine d’or semé de toits humains Un vaste orgueil ouvrit mes ailes toutes grandes, Et fier de dominer l’hostile paix des landes, Je suivis l’immobile avenir des chemins. Mon haleine poussa l’aile des papillons Gomme une voile errante autour des fleurs vermeilles ; Les corselets ambrés des premières abeilles Se teignirent du sang nouveau des vermillons. Sur les prés qui m’offraient leurs tuniques ouvertes, Je m’attardai, grisé d’un caprice frôleur, Et lorsqu’au ras du sol je visitai les fleurs, Sous moi, l’herbe courba ses souples dagues vertes. Aux gorges des vallons je gravis les villages ; Des ondes d’air brûlant vibraient sur les fumiers. Là, souffle qu’attendaient les êtres dans l’orage, Je rafraîchis les fronts sous un baiser d’acier.