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Contes d’un buveur de bière

Il partit donc, précédé de sa renommée. Le roi des Pays-Bas s’enfuit à son approche, & Macaber trouva les portes du palais toutes grandes ouvertes. Il monta sur le trône, ceignit la couronne, & fut proclamé roi par les habitants des Pays-Bas.

Il notifia aussitôt son avènement à tous les souverains de la terre, en les appelant ses chers cousins. Mais les souverains ne voulurent point admettre dans leur famille un vagabond, qui avait été brûlé comme sorcier sur la grand’place de Condé.

Ils avaient bien ouï parler du pouvoir de Macaber, mais ils n’en croyaient point un mot, & renvoyèrent ses ambassadeurs de la façon la plus méprisante. Macaber leur déclara la guerre.

Le général en chef de son armée vint lui offrir ses services. « Je n’ai pas besoin de vous, » lui dit-il ; &, de fait, il partit seul avec sa faux.

Tous les rois de la terre rassemblèrent leurs troupes dans une plaine immense, & attendirent de pied ferme le roi des Pays-Bas & son armée. Jamais le soleil n’avait vu une pareille réunion d’hommes de guerre.

Il y en avait de toute espèce, depuis ceux qui marchent nus jusqu’à ceux qui ne vont que sous une carapace de fer ; depuis ceux qui se battent à pied jusqu’à ceux qui combattent à cheval ou montés sur des éléphants ; depuis ceux qui dardent