Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de la revoir. Comme on commençait une danse, il l’invita.

La danse finie, elle disparut encore si rapidement que le roi ne put deviner ou elle avait passé. D’un saut elle fut dans sa niche, se transforma derechef en petit animal sauvage et alla à la cuisine faire la soupe au pain.

Quand le cuisinier monta à son tour, elle s’en fut quérir le rouet d’argent et le mit dans la soupière.

On porte la soupe au roi, il la mange, la trouve aussi bonne que la première et mande le cuisinier, lequel est forcé d’avouer que c’est Peau-de-toutes-Bêtes qui a fait la soupe. Peau-de-toutes-Bêtes revient devant le roi, mais toujours elle répond qu’elle n’est là que pour recevoir les bottes à la tête et qu’elle ne sait rien du rouet d’argent.

Lorsque pour la troisième fois le roi donna une fête, tout se passa de la même façon. Le cuisinier dit :

— Tu es une sorcière, petite bête sauvage ; tu mets toujours dans ta soupe je ne sais quoi d’où lui vient un si bon goût, que le roi la trouve meilleure que les miennes.

Elle supplia de nouveau qu’il la laissât monter un moment. Elle revêtit la robe qui brillait comme les étoiles, et parut dans la salle. Le roi dansa encore avec la belle jeune fille et trouva qu’elle n’avait jamais été aussi belle.