Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/167

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Muller, M. Hyacinthe Husson prétend que le conte correspond au mythe védique de Vartikâ que les Açvins, les représentants des crépuscules du soir et du matin, arrachent à la gueule d’un loup.

Plus haut il affirme que cette adolescente, « au front couronné des lueurs de la lumière matinale, est elle-même une aurore ; » et il ajoute que, « tout en s’acheminant vers sa mère-grand, c’est-à-dire vers les aurores qui l’ont précédée, la fillette au chaperon rouge est interceptée par le soleil dévorateur sous la forme d’un loup. »

Or, chez M. Husson, les historiettes de Perrault se résolvent ainsi toutes indistinctement dans la lutte du soleil et de l’aurore. Le Petit Chaperon rouge, Peau d’Ane, la Belle au bois dormant, la Barbe bleue, le Chat botté, etc., etc., renferment un seul et unique symbole : l’aurore se dérobant à la poursuite du soleil et finissant par se livrer à l’astre triomphant[1].

Sous prétexte que, dans les mythes du Véda, le soleil et l’aurore jouent le rôle principal, M. Max Muller et son école ne voient guère que leur conflit dans les contes de toute provenance.

Je n’ignore pas que l’homme primitif ayant peu

  1. i. Pour varier, la Belle au bois dormant « outre qu’elle est l’image de la lumière céleste envahie par la nuit, se prête aussi au symbolisme d’un printemps lumineux engourdi par le sommeil de l’hiver. »