Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/229

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pas venu, c’est que cette nuit quelques-uns de ses gens se sont sauvés et ne lui ont pas seulement laissé une chemise.

À cette nouvelle, le roi fit prendre dans sa garde-robe quantité d’habits et de linge, et envoya le tout à Gagliuso. Deux heures plus tard, celui-ci arriva au palais royal, conduit par le chat. Le monarque l’accabla de compliments, le fit asseoir à ses côtés et lui donna un splendide festin.

Tout en mangeant, Gagliuso, de temps à autre, s’adressait au chat et lui disait :

— Ma mouche, je te recommande ces quatre perdrix ; aie soin qu’elles prennent la bonne voie.

— Tais-toi, malheureux, lui répondait le chat, ne dis pas de sottises.

Et, comme le roi voulait savoir ce qu’avait dit Gagliuso, il lui conta que son maître avait envie d’un tout petit citron doux.

Le monarque aussitôt en envoya quérir un corbillon au jardin ; mais Gagliuso revenait toujours à sa même guitare de portière, et le chat lui répétait : « Mets la bonde à ta bouche. » Le roi demanda encore ce qu’il voulait, et le chat trouva un nouveau moyen de réparer les incongruités de Gagliuso.

Après avoir dîné et causé de choses et d’autres, Gagliuso prit congé et le chat resta avec le roi. Il lui vanta longuement la valeur, l’intelligence, le