Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/303

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Le prince voulut qu’on l’allât quérir, mais la belle-mère répondit :

— C’est impossible : elle est beaucoup trop malpropre pour se montrer.

Il exigea qu’on l’amenât et on alla prévenir Cendrillon. Elle se lava la figure et les mains, ensuite elle entra et fit la révérence au prince qui lui présenta la pantoufle d’or.

Elle ôta son gros soulier, posa le pied gauche sur la pantoufle, appuya légèrement et se trouva chaussée à merveille. Elle regarda alors le fils du roi en face, il la reconnut et dit : Voici la vraie fiancée !

La belle-mère et ses filles pâlirent à la fois de peur et de colère. Mais le fils du roi prit la main de Cendrillon et l’emmena sur son cheval. Et quand le jeune couple passa devant le coudrier, les deux pigeons blancs s’écrièrent :

— Rouck di gouck, rouck di gouck,
Dans le soulier pas de sang,
Le soulier est assez grand,
C’est la vraie fiancée qu’il mène à la maison !

Après quoi ils allèrent se percher sur les épaules de Cendrillon, l’un à droite, l’autre à gauche, et restèrent ainsi tout le long de la route.

Lorsque arriva le jour du mariage, les méchantes sœurs se présentèrent pour prendre part au bonheur de Cendrillon. Au moment ou le cortège entra dans l’église, comme l’aînée marchait à la droite et la