Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/349

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la direction de la troupe, qui se gouverne toute seule, ce qui est d’un art peu avancé. En outre, le géant n’a qu’une botte, se posa la bota que feya set lleguas de cami a cada pas, ou les enfants se fourrent, quand ils l’ont dérobée. Cette unique botte rappelle l’auge de chêne où la vieille Yaga poursuit les douze frères d’Impérissable. Au dénoûment le Noy Petit enrichit ses parents en vendant la botte à très-bon prix.

Cette fin vaut mieux que l’action de voler cette excellente ogresse qui a si bien accueilli le Petit Poucet et sa bande ; mais les autres incidents sont d’une invention assez grossière pour qu’on puisse regarder aussi le conte du Rondallayre comme antérieur à la rédaction de Perrault.

Pour croire que lo Noy Petit a sa source dans le Petit Poucet, il faudrait avoir une bien pauvre idée de l’ingéniosité espagnole, idée que dément pour nous d’ailleurs tout ce que nous avons traduit du recueil de Francisco Maspons y Labros[1].

M. Gaston Paris conclut son étude en ces termes : « Ni en Italie, ni en Espagne, ni dans les pays celtiques je n’ai trouvé trace du conte ou du nom. Il est donc permis de croire que le conte du Petit Poucet, dans les traits essentiels que j’ai indiqués,

  1. i. Le même conte se retrouve, sous ce titre, El Hijo menor, dans les Observationes sobre la poesia popular, par Mila y Fontanals, page 182. (Barcelone, 1853.)