de Perrault. En 1775, un savant, un érudit, Oberlin, dans son Essai sur le patois lorrain, donne une version populaire du Petit Poucet, et il n’a pas l’air de savoir que sur ce sujet Perrault a laissé un chef-d’œuvre.
C’est en vain qu’en cette même année 1775, le rédacteur de la Grande Bibliothèque des Romans lui rend justice. C’est en vain que le Cabinet des fées loue en 1785 « le ton naïf et familier, l’air de bonhomie, la simplicité qui font le charme ses contes. » Dans son Cours de littérature (1799-1807), La Harpe ne daigne pas s’en occuper, et dit, en revanche, des contes de Mme d’Aulnoy : « On peut mettre de l’art et du goût jusque dans ces frivolités puériles. Mme d’Aulnoy est celle qui paraît y avoir le mieux réussi. » En 1821, le Dictionnaire historique, critique et bibliographique, copiant la France littéraire de Desessarts, qui avait copié le Dictionnaire historique de 1789, en est encore à attribuer les Contes de fées au jeune Perrault d’Armancour. Enfin, dans la liste donnée par M. André Lefèvre, de 1697, date de la première édition, à 1781, date de la première édition complète, c’est-à-dire en près d’un siècle, on ne compte que huit éditions, et toutes, je le répète, portent après le titre ces mots qui semblent demander grâce : avec des moralités.
C’est seulement en 1826 que commence la réaction. Collin de Plancy publie une bonne édition