c’est généralement le mari qui abandonne son indiscrète compagne. Pourtant, la tradition indienne nous offre aussi un exemple d’un mari délaissant sa femme dans la personne de Garatkaru, qui épouse la sœur du roi des serpents, à la condition qu’elle ne fera jamais rien qui lui déplaise. Un jour, le sage est endormi ; le soir arrive, il faut qu’on le réveille pour qu’il puisse réciter ses prières. S’il ne les récite pas, il manquera à son devoir et sa femme aura eu tort de ne pas l’avertir. Si elle le réveille, il entrera en fureur. Que faire ? Elle prend le dernier parti. Le sage est réveillé, mais il devient furieux et abandonne sa femme, bien qu’elle lui ait donné un fils. (Mbh., i, 1870-1911.)
Plus loin[1], M. de Gubernatis rapporte l’histoire elle-même de Griselidis d’après un conte populaire russe tiré du recueil d’Afanassief (Narodnija ruskija Skaski, liv. V, histoire 29. Moscou, 1860-1861). Je ne reproduirai pas ce résumé qui, à part de très-légères variantes, semble être celui du conte de Boccace.
Je ne donnerai pas davantage le conte de Boccace : il est trop connu ; ni la traduction libre de Pétrarque, qui le suit pas à pas et le gâte quelque-fois en l’amplifiant ; ni le conte que Chaucer, de son propre aveu, a imité de Pétrarque, ni aucune
- ↑ i. T. I, p. 226.