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Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/90

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L’âne qui devient roi nous apparaît d’abord dans un recueil de contes indiens, qui a pour titre le Trône enchanté. Nous le retrouvons, vers le milieu du xive siècle, dans un fabliau latin de Godfrid de Tirlemont, publié par M. Mone, Anzeiger, t. VIII, col. 551. Fils inconnu d’un roi et d’une reine, il épouse, grâce à son talent musical, une belle princesse qui, le soir de ses noces, est toute surprise de voir l’âne se métamorphoser en un prince charmant.

L’Histoire littéraire de France (t. XXIV, pages 431-432) qui analyse l’Asinarius vel Diadema, pense que Godfrid en devait l’idée moins aux Métamorphoses d’Apulée qu’aux fables indiennes dont il circulait en Europe des traductions latines depuis le xie siècle.

Grimm signale, dans un manuscrit latin de la seconde moitié du xve siècle, la légende d’un époux qui, ne devant point être vu de sa femme, se cache sous une peau d’âne. Ce manuscrit a malheureusement été détruit dans l’incendie de la Bibliothèque de Strasbourg, allumé par les bombes prussiennes.

En 1547, Noël du Fail, au chapitre V de ses Propos rustiques et facétieux, fait un tableau de veillée où le bonhomme Robin Chevet conte les contes de la Corneille, de Mélusine, du Loup-garou, de Cuir d’Asnette, des Fées, etc., etc. Cuir