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Page:Devaux - L'Art de faire les Raports en Chirurgie, 1743.pdf/247

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en Chirurgie.

5o Le bleſſé ſe plaint de ſouffrir une violente douleur, principalement lorſque le Chirurgien ſe met en devoir de réduire la fracture ; parce que les extenſions qu’il eſt obligé de faire au membre bleſſé, occaſionnent des contorſions & des divulſions aux parties nerveuſes, qui peuvent être auſſi piquées par les éminences & aſpérités qui ſe trouvent aux extrémités des os fracturés.

6o Il ſurvient ordinairement plus ou moins de tumeur & d’inflammation au membre bleſſé, & il ne peut plus ſe ſoutenir par lui-même, les os qui ſervent d’appui aux autres parties, étant diviſés : & quand la fracture arrive aux os, des extrémités inférieures, le Corps, dont ils ſont les fondemens, ne peut plus s’y appuyer, à moins que cette extrémité ne ſoit compoſée de deux os, & que l’un des deux os ne ſoit dans ſon entier ; car pour lors le bleſſé peut encore faire quelques démarches, mais avec beaucoup de douleur & d’incommodité : & ſi c’eſt la jambe, on court riſque de rendre ſa bleſſure beaucoup plus fâcheuſe qu’elle ne ſeroit ; parce que ſi c’eſt le péroné qui reſte en ſon entier, & que le tibia ſoit fracturé, il n’a pas ſeul aſſez de force pour ſoutenir toute la peſanteur du corps du bleſſé.

7o Le membre bleſſé n’a plus ſa figure naturelle, & paroît toujours tortueux & racourci.

On connoît la Fracture compliquée avec