Ceux qui contractent le virus par le congrès ordinaire, ſont plus aiſément guéris que ceux qui le prennent par cet infâme congrès qui eſt contre nature : & ceux qui le contractent par le vice des principes de leur génération, ſont preſque incurables ; parce qu’alors le virus s’eſt nourri & enraciné dans les parties les plus ſolides.
Plus la Vérole eſt compliquée de différentes maladies & de fâcheux ſymptômes, plus auſſi eſt-elle dangereuſe & difficile à traiter : c’eſt pourquoi ces perſonnes-là périſſent ordinairement, chez qui la Vérole ſe trouve compliquée avec des fiévres malignes ; parce qu’alors le virus corrompt non-ſeulement le ſuc nourricier dans toute l’habitude, augmente la malignité, & rend la fiévre plus forte, mais encore qu’il affoiblit conſidérablement la chaleur naturelle ; ce qui fait que la nature n’a pas aſſez de force pour dompter en même tems la fiévre & le virus.
Il faut dire la même choſe des malades en qui la fiévre habituelle ſe trouve conjointe avec le levain vérolique ; parce que cette fiévre conſume peu-à-peu toutes les parties, & devient incurable, à cauſe de la contrariété des indications auſquelles il faudroit ſatisfaire en même tems pour guérir ces deux maladies ; ce qui fait que les malades meurent le plus ſouvent d’une hydropiſie, cauſée par les obſtructions qui ſuccedent ſouvent à la leſion