Page:Devaux - Les Fellatores, mœurs de la décadence, 1888.djvu/42

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promet suite heureuse. C’était chez lui une monomanie érotique. Il collectionnait les gravures obscènes, les photographies prohibées, les illustrations des livres de médecine spéciale, et payait des dessinateurs pour exécuter des groupes d’acrobatie fellatorienne dont il faisait lui-même les croquis. Son imagination, pervertie par les yeux, maintenait sa sensibilité dans une excitation constante. Il éprouvait des sensations à voir les objets les plus innocents : les manches de couteau, les étuis, les bougies d’un lustre. Dans la rue, il se pâmait devant les brancards de voitures, les timons d’omnibus, et s’écrasait dans la contemplation bestiale des réverbères. Enfin, les images les plus licencieuses ne valaient pas pour lui la vue monstrueuse de la colonne Vendôme. Chez lui, il s’exténuait au seul penser de la colonne, et les hommes qu’il aimait le plus, qu’il recherchait, devaient posséder les qualités physiques qu’Oliba, la juive antique, exigeait de ses amants.