Page:Dick, Caron - Légendes et Revenants, 1918.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
119

sont pas marqués du fer rouge.

C’est que, voyez-vous, le flibustier de salons — ce Bédouin pillard de cœurs, que recouvre un vernis de civilisation — est un être à part dans la société, une sorte de bête féroce qu’on devrait fouetter et exporter au grand désert de Sahara. Il a la manie des conquêtes et est pris d’une véritable rage de se faire aimer, tout en gardant lui-même la parfaite possession de son cœur.

Pour arriver à son but, tous les moyens lui sont bons. Il joint, à l’hypocrite finesse du renard, la ruse du serpent et la patience de la tortue. Que lui importe le trouble, que lui importe le temps, pourvu qu’il puisse ajouter aux trophées de ses victoires passées le cœur pantelant d’une