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Page:Dick, Caron - Légendes et Revenants, 1918.djvu/65

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pre jour de la Toussaint — Jean veillait encore seul au moulin. Il n’avait pas été à la messe, sous prétexte qu’il faisait trop mauvais, aimant mieux passer son temps à buvasser et braver le bon Dieu.

Il était pourtant bien changé, le pauvre homme. Sa figure bouffie et ses yeux brillants de fièvre disaient assez quelle affreuse semaine d’insomnie il avait passée.

Au dehors, le vent de nord-est faisait rage, fouettant les vitres avec une petite pluie fine qui durait depuis le matin. Pas la moindre lune au firmament. Une nuit noire comme de l’encre !

Jean était accoté sur la table, en face de son éternelle cruche, qu’il regardait d’un air hébété. La chandelle fumait, laissant re-