Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/104

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Il se blottit donc près de la cloison qui séparait en deux pièces le misérable logis, et là, retenant son souffle, il colla tantôt un œil, tantôt une oreille, contre une fente qui lui permettait de tout voir et de tout entendre.

— Bonjour, la mère, dit en entrant le visiteur, comment ça va-t-il ?

— Ça va bien, et toi ?

— Bien, merci, comme vous voyez.

— Assieds-toi, mon garçon ; qu’est-ce qu’il y a pour ton service ?

Pierre se gratta la nuque, ne sachant trop de quelle façon entamer l’entretien.

— Il y a, dit-il, après une courte pause, il y a qu’il m’est arrivé une drôle de chose, l’avant-dernière nuit…

— Ah bah ! quoi donc ?

— Vous allez voir ça… Mais d’abord, êtes-vous seule ? reprit Bouet, en baissant la voix.

— Toute fin seule, mon fiston. Tu peux parler et parler fort, car j’ai l’oreille dure. On n’est plus à l’âge de quinze ans, vois-tu.

— Ah ! pour ça, non, c’est sûr. Voici la chose. J’étais donc allé voir à mes lignes, mercredi dans la nuit, comme de coutume.