Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/126

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mer. Et, pourtant, que de jolis points de vue, que d’aspects variés, que de sites champêtres n’offrent pas ces modestes petites îles où la nature est encore dans toute sa sublime virginité !

Voici d’abord, presque en face de Saint-François, l’île Madame et l’île aux Reaux, deux sœurs siamoises que relie, à marée basse, une étroite bande de rochers disséminés, quelques arpents plus bas, l’île à Deux-Têtes, dont la forme singulière, vue de quelque distance sur le fleuve, rappelle assez bien les deux bosses du dos d’un chameau ; au sud-est, c’est la Grosse-Île ; enfin, s’effaçant dans le lointain bleuâtre, l’île Sainte-Marguerite, l’île aux Grues, l’île au Canot, l’île aux Corneilles, l’île aux Oies, puis les Piliers.

Mais, comme nous venons de le dire, deux au moins de ces dernières îles sont habitées ; aussi nos remarques ne doivent-elles pas leur être appliquées dans tout ce qu’elles comportent.

C’est à l’île à Deux-Têtes, la troisième du premier groupe, que nous trouvons surtout cette solitude complète, cette nature vierge,