Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/180

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Pierre Bouet, abîmé dans une morne douleur, était resté près du lit de sa femme, qu’il n’avait pas quittée, du reste, depuis la fatale soirée du 24 juin.

Les conjectures et les suppositions pouvaient donc aller leur train, sans risque d’être retenues par la crainte d’aviver inutilement la plaie saignante ouverte au cœur du bonhomme.

Aussi ne se faisait-on pas scrupule d’émettre les avis les plus fantastiques.

— On ne m’ôtera pas de l’idée que la petite se retrouvera, disait Ambroise Campagna. Après tout, une créature ne disparaît pas comme ça d’une paroisse, sans qu’on puisse seulement savoir quel bord elle a pris.

— C’est-y pas sacrant ! répliquait Olivier Asselin. Faudrait alors qu’elle se fût évanouie en fumée !

— Ou encore que la chasse-galerie l’eût enlevée dans un de ses tourbillons ! continuait un troisième.

— Ou encore que les gens qui l’ont apportée ici fussent revenus la chercher ! supposait un quatrième.

Et les têtes de hocher, avec des airs mystérieux.