mais c’est égal ! je peux bien faire un sacrifice pour un ami comme Pierre. Allons-y.
— Mets un rameau bénit dans ta poche, dit Olivier Asselin : ça préserve du diable.
— Donne.
Asselin se dirigea vers une branche de sapin clouée au-dessus de la croix traditionnelle, en cassa un bout et l’apporta à Ambroise.
— Merci, dit ce dernier. Maintenant, je suis prêt, ajouta-t-il.
— Va atteler. Nous partons tout de suite, répondit Antoine, en se levant.
Trois quarts d’heure plus tard, les deux insulaires heurtaient à la porte de la sorcière.
Celle-ci n’était pas encore couchée et demanda aussitôt :
— Qui est là ?
— Des amis de Pierre Bouet, cria le beau parleur à travers le trou de la serrure.
La porte s’ouvrit aussitôt.
— Eh ! bonsoir, mes fils, dit la vieille. Qui vous amène si tard ?… Il arrive minuit, savez-vous !
— Nous venons vous consulter, la mère, répondit Antoine.