Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/19

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Nous voilà édifiés maintenant sur la cause de sa sortie nocturne et sur la destination des singuliers engins dont nous l’avons vu se munir.

Pierre Bouet, s’éclairant de son fanal, prit la direction de la côte qui borde l’île à quelque distance des maisons. Arrivé sur la crête, il inspecta du regard la batture, pour bien s’assurer que la mer était basse et ses lignes découvertes.

Puis il se disposa à descendre.

Mais, à ce moment, une assez forte rafale, qui faillit éteindre sa lumière, l’arrêta court.

— Hum ! dit-il, nous aurons du gros temps tout à l’heure. Les nuées courent dans le nord-est comme des guevales qui auraient le lutin à leurs trousses. On est mieux à terre qu’en mer par des nuits comme celle-là.

Et cette pensée pleine de bon sens le porta à inspecter le fleuve.

La lune venait de se dégager. Bouet put donc voir distinctement deux ou trois gros vaisseaux qui descendaient vent arrière, leurs hautes voiles carguées et sur leurs seuls huniers de misaine.

— En voilà qui sont prudents et ont flairé