lever. Mais l’orgueil le fit retomber sur sa chaise.
« — Il ne sera pas dit que je céderai… murmura-t-il d’une voix farouche. Je n’ai pas peur, moi !… non, je n’ai peur de rien ! »
Et il se versa à boire d’un air de défi.
Minuit arriva. L’horloge se mit à sonner lentement ses douze coups : ding ! ding ! ding !…
Jean ne bougea pas. Il comptait les coups et regardait partout, les yeux grands comme des piastres.
Au dernier tintement, flac ! une rafale de vent ouvrit violemment la porte, et le grand chien roux de la première nuit entra.
Il s’assit sur son derrière, près du chambranle, et se mit tranquillement à regarder Jean Plante, sans détourner la vue une seule seconde.
Pendant cinq bonnes minutes, le meunier et le chien se mirèrent comme ça, — le premier, plein d’épouvante et les cheveux droits sur la tête ; le second, calme et menaçant.
À la fin, Jean n’y put tenir. Il se leva