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Le sable doux et fin de la plage étouffait le bruit de ses pas. Quant à l’agression de tout à l’heure, il n’y pensait seulement plus : car chez lui l’insouciance du marin s’alliait au courage de l’homme fortement trempé.

Arrivé en face des premiers contreforts méridionaux de l’île, le capitaine fut soudain distrait de ses pensées par la vue d’une lumière qui brillait à quelque distance en avant de lui.

Cette lumière, bien faible, du reste, semblait filtrer à travers les parois rocheuses de la falaise et projetait une vague traînée blanche jusque sur le sable de la grève.

— Tiens ! les grottes seraient-elles habitées maintenant ? se dit le capitaine, en s’arrêtant. Au fait, pourquoi pas ? continua-t-il dans sa pensée : il me semble que le coup de fusil de tout à l’heure n’a pas été tiré par les anges. Voilà justement l’affaire : mon assassin est là !

Aussitôt cette conclusion arrêtée, le marin prit son parti. Il visita soigneusement les capsules de son revolver et se disposa à aller reconnaître son ennemi inconnu.

Mais, à ce moment même, un cri perçant retentit dans les grottes — cri de femme affolée, suprême appel au secours.