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faisaient entendre pendant la nuit du vingt juillet, à quelques encâblures de l’île à Deux-Têtes et à bord d’une goélette lourdement chargée, venue du bas du fleuve.

L’Espérance — tel était son nom — après avoir serré successivement toutes ses voiles avait couru sur son erre l’espace d’une centaine de pieds contre le vent d’est, puis jeté l’ancre en face de la petite crique où nous avons vu, il y a près d’un mois, Antoine Bouet aborder dans son flat.

La nuit était noire, et c’est à peine si de la goélette on pouvait distinguer les sombres massifs de la partie nord de l’île, en face de laquelle s’était opéré le mouillage. Il fallait donc que le capitaine connût parfaitement ces parages, pour y manœuvrer avec autant d’aisance, en pleine obscurité.

L’Espérance, en effet, n’en était pas à son premier atterrissage près des rochers de l’île à Deux-Têtes. Les deux années précédentes, par des nuits semblables, elle avait jeté l’ancre au même endroit ; puis elle était repartie avant le jour, se dirigeant vers Québec, avec un chargement de poisson et d’huile.

Pourquoi ces escales nocturnes, et pour-