Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/72

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— Non, non, pas de ça : le trajet est trop long et trop dangereux. Merci, tout de même, mon brave marsouin.

— Vous avez tort, capitaine : il faudra toujours bien en venir là, — à moins qu’un heureux hasard ne fasse passer un vaisseau quelconque à notre portée, s’entend.

— Espérons cela, mes amis. Attendons du moins jusqu’à demain, et si personne ne vient nous délivrer, eh bien ! nous partirons en radeau.

— Entendu ! firent les marins. Construisons toujours le susdit bachot : ça nous occupera et nous fera oublier la faim.

Le capitaine rentra dans la cache, et les matelots se mirent sérieusement à l’œuvre, à l’exception toutefois de la Gaffe, qui travaillait mollement et semblait avoir l’esprit ailleurs. À différentes reprises même, il abandonna la besogne pour pousser quelque pointe dans l’intérieur de l’île. Bref, il ne partageait aucunement la confiance de ses camarades à l’égard du Sauvage.

Pourtant, la journée s’écoula sans incident et, le soir venu, comme le radeau était fini, chacun se coucha de bonne heure, pour être sur pied dès l’aube.