Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome II, 1890.djvu/79

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n’avait pas l’air d’avoir froid aux yeux, lui non plus — portait un costume bleu à boutons jaunes, qui « sentait la douane à plein nez », comme aurait dit la Gaffe.

Effectivement, c’était un officier de douane.

Quant à l’autre, assis à la gauche du capitaine et serré dans sa redingote comme dans un fourreau de parapluie, il n’avait pas l’attitude militaire de ses compagnons, bien qu’il en eût la taille. Long, sec, maigre, efflanqué, l’œil sombre, la lèvre amère, parlant peu, absorbé dans ses réflexions, il avait un faux air de détective ou de conspirateur.

Ce n’était pourtant ni l’un ni l’autre : c’était… devinez qui… Oh ! mais non, vous n’arriveriez pas. — Eh bien ! c’était maître Antoine Bouet, en… peau et en os.

Que diantre faisait-il en pareille compagnie ? Sa fortune, parbleu ! Et rondement, s’il vous plaît.

Le jour même, il avait informé le collecteur de la douane, à Québec, qu’il pouvait faire tomber entre ses mains une goélette contrebandière, avec sa cargaison, moyennant une prime raisonnable.