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Tout est tranquille. Deux hommes, assis sur la lisse de l’arrière, causent en fumant leur pipe. L’un est Marcel Giguère, le second du capitaine ; l’autre, son neveu Jean, garçon d’une vingtaine d’années, qui a rallié la goélette à la baie de Mille-Vaches, où résident ses parents.

Naturellement ils s’entretenaient de l’alerte de tout à l’heure.

— Comme ça, mon oncle, dit Jean, vous croyez que ce coup de fusil a été tiré par quelque chasseur, qui aura pris le capitaine pour un brigand ?

— Hé ! qui t’a parlé de brigand, garçon ?… J’ai dit que ce doit être quelque monsieur de la ville, pêcheur ou chasseur, qui aura voulu faire une bonne farce, ou qui se sera cru en péril de mort.

— C’est bien possible, tout de même........ Mais, le petit baril, est-ce aussi votre monsieur qui s’en est emparé ?

— Pourquoi pas ?.... Ces gens de Québec, quand ils sont à la campagne, se croient tout permis. ........... On dirait qu’ils nous prennent pour des sauvages.

— Ça, c’est vrai..... Mais celui-là va s’apercevoir qu’on ne tire pas sur son prochain comme sur une alouette.