Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/134

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Laure hocha la tête et murmura :

« C’est impossible.

— Si ce même homme, poursuivit Edmond, possédait des documents irrécusables, en présence desquels le doute ne serait pas permis, et établissant que Lapierre est un misérable, digne tout au plus de figurer au bout d’une corde de potence… »

Laure ne répondait pas.

Son front était devenu brûlant et les tempes lui bourdonnaient.

« Eh bien ? fit l’étudiant.

— Un homme semblable n’existe pas, répondit la jeune fille, qu’une étrange espérance envahissait.

— S’il existait ? insista Edmond.

— S’il existait ! s’il existait ! s’écria Laure avec exaltation, je dirais que Dieu a eu pitié de moi et qu’il a fait un miracle.

— Eh bien ! ma sœur, reprit le jeune Privat en tirant une lettre de sa poche, remercie Dieu, car il a fait un miracle ; car cet homme existe et il t’envoie ceci. »

Laure s’empara fébrilement de la lettre que lui présentait son frère.

« Une lettre ! dit-elle… une lettre à moi !… Mais vais-je me permettre de la lire ?

— Tu le dois, ma sœur. Elle est d’un brave jeune homme qui sera ton sauveur. Ne refuse pas le secours que t’envoie la Providence.

— N’est-ce pas ce jeune étranger qui t’accompagnait tout à l’heure, demanda Laure, tout en brisant le cachet d’une main tremblante.

— Précisément. Il attend dans le parc que tu lui répondes. »

Laure ouvrit la lettre et lut tout bas.