Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

années, suis pas à pas les mouvements tortueux de ce traître ; moi qui connais tous ses agissements honteux ; moi, enfin, qui me venge du lâche séducteur de la seule femme que j’aie aimée !

— Enfin ! s’écria Champfort, le voilà le secret de ta vie, n’est-il pas vrai ?

— Oui, Paul, c’est vrai. Celui qui a détruit à jamais mes illusions de jeune homme et mes espérances de bonheur, est le même misérable qui cherche aujourd’hui à te ravir la jeune fille que tu aimes.

— Quelle coïncidence ! Une sorte de fatalité place donc cet homme sur notre chemin ?

— Oui, c’est une fatalité… mais une fatalité que j’appelle providence, moi. Cette providence qui m’a rendu témoin de toutes les trahisons de ce larron d’honneur, qui m’a constamment entraîné sur ses pas, le jette encore aujourd’hui en travers de ma route… Malheur à lui ! La mesure est pleine ; le dossier est complet ; je vais frapper un grand coup et arrêter dans son vol ce vautour pillard.

— Que comptes-tu faire ?

— Oh ! fort peu de chose d’ici à la signature du contrat.

— Hélas ! pauvre ami, c’est dans huit jours.

— Je le sais. Mais quand ce devrait être demain, j’aurais encore le temps nécessaire à mes petits préparatifs.

— Dieu veuille, mon cher Després, que tu réussisses à empêcher un mariage aussi malheureux ! Mais…

— Mais quoi ?

— En serais-je plus avancé, et Laure m’en aimera-t-elle davantage ?

— Qui te prouve qu’elle ne t’aime pas déjà assez ?