Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/217

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doubla d’attention, dilatant ses prunelles pour essayer de percer l’épais rideau de mousseline qui masquait la fenêtre. Mais, en dépit de toute la bonne volonté du monde, l’excellent garçon ne put que constater le passage fréquent de deux ombres derrière le malencontreux rideau.

Un autre se fût découragé.

Passe-Partout, lui, ne fit que se piquer au jeu.

Enfin, vers six heures du soir, Argus – le dieu des espions – eut pitié de son disciple. La fenêtre s’ouvrit toute grande et Després se pencha hors de l’appui pour inspecter la rue.

Cela ne dura qu’une seconde ; mais Passe-Partout vit ce qu’il voulait voir, c’est-à-dire un blessé tout vêtu et assez bien rétabli pour entreprendre une petite promenade à la Canardière.

Il détala aussitôt et se rendit en toute hâte chez le patron.

Là, il ne dit qu’un mot :

« Votre homme va venir.

— C’est bien, partez, lui fut-il répondu ; et, surtout, n’oubliez pas qu’il faut que les choses se fassent sans bruit. Pas de lutte, pas de cris. Mais un bon bâillon et des cordes solides. Allez. »

Bill, surgissant du cabinet privé, emboîta le pas derrière Passe-Partout, et les deux coquins prirent le chemin de la Folie-Privat.

Trois-quarts d’heure plus tard, une voiture de maître, conduite par un élégant jeune homme et agrémentée d’un domestique en livrée, descendait rapidement la rue Saint-Louis et tournait l’angle de la côte du Palais.

C’était Lapierre qui se rendait au bal de sa future belle-mère, Mme Privat.