Aller au contenu

Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/3

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

enfin, le petit Caboulot, le « rat » de l’école, intelligent comme un diablotin, mais plus grouillant, plus étourdi, plus léger qu’un papillon.

Rien d’étonnant donc à ce que quatre lurons de cette trempe, arrosés de whisky, fissent un charivari à broyer le tympan d’une escouade d’artilleurs !

Tout à coup, le bruit cessa pendant une dizaine de secondes ; la porte s’ouvrit, et un cinquième personnage entra.

Alors, ce fut une tempête.

— Bonsoir, Champfort !

— Que tu arrives bien, Champfort !

— Viens prendre un coup, Champfort !

— Champfort, pas d’étude ce soir ! Au diable la pathologie !

— Mort à la matière médicale !

— Aux gémonies les maladies des yeux !

— Et celles des oreilles, donc !

— Que la fièvre quarte étouffe Virchow, Kasper, Claude Bernard… et même monsieur Koshlakoff, de Saint-Pétersbourg !

— Que Satanas torde le cou à feu Galien !

— Et donne le "coup" de grâce à ce bon monsieur Hippocrate.

— Lafleur !…

— Cardon !…

Le nouvel arrivant, tiraillé à droite, tiraillé à gauche, assassiné d’apostrophes aussi véhémentes, ne pouvait placer un mot et se contentait de sourire.

— Là ! là ! mes amis, fit-il enfin, ne parlez pas tous à la fois : qu’y a-t-il ?

— Il y a que nous bambochons ce soir.

— Ça se voit.