Page:Dick - Le Roi des étudiants, 1903.djvu/59

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— Pauvre femme ! »

Le Caboulot essuya une larme.

« Oh ! Louise fut bien coupable, dit-il, mais elle a terriblement expié son erreur ; elle a bien souffert…

— C’était justice ! murmura Després.

— Oh ! ne la condamne pas, Gustave ; ne sois pas inexorable pour ma pauvre sœur. Si toutes les larmes du cœur peuvent effacer une faute, la sienne mérite pardon et indulgence. »

Després ne répondit pas, mais un éclair traversa sa prunelle sombre et sa figure prit une dure expression d’inflexibilité.

En ce moment, trois heures du matin sonnèrent à l’horloge de la pension. Champfort se leva.

« Trois heures, dit-il : je rentre.

— Je t’accompagne, répondit Després ; nous aurons beaucoup à causer.

— Attendez, dit à son tour le Caboulot ; je retourne à la maison, moi aussi ; nous ferons un bout de chemin ensemble.

— Partons, firent les jeunes gens.

— C’est ça ! grommela Lafleur ; allez-vous-en tous et laissez-nous, à Cardon et à moi, la besogne d’achever la bouteille qui reste.

— Garde-la pour demain, dit Després.

— Jamais ! protesta majestueusement le diurne homme. Morguienne ! ce serait du propre : Lafleur reculer devant une bouteille ! Allons, estimable compagnon de la bamboche, illustre pourvoyeur Cardon, un petit… un dernier coup de cœur ! »