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Il était exactement quatre heures du matin.

Si la brise continuait à souffler ferme, on pouvait espérer atteindre l’escale et décharger le plus gros de la cargaison avant qu’il fît jour.

En effet, trois heures plus tard, le « Marsouin » avait accompli sa louche besogne et quittait l’île « Mystérieuse », allégé d’un poids de quelques milliers de livres et d’un fardeau bien autrement lourd : la femme du capitaine Arthur Labarou, désormais prisonnière de son plus mortel ennemi.

Le « Marsouin » gagna directement la côte nord, en face, et se dissimula si adroitement dans l’estuaire de la « Petite-Mécatina », que la meilleure longue-vue marine l’eut en vain cherché dans les fjords sans nombre qui échancrent le littoral de cette rivière.


CHAPITRE XIII

OÙ WAPWI RETROUVE UNE BONNE MÈRE ET UNE… BELLE-MÈRE.


Le jour ! s’était donc dit le petit sauvage, en s’éveillant au sein de l’obscurité des catacombes du Mécatina.

Par une des failles de la caverne qu’il observait, Wapwi voyait bien surgir un rideau de lumière artificielle, émanée de la lampe de la Grande-Ourse.

Mais cette nappe de clarté rougeâtre ne lui en imposait pas : il savait qu’au dehors c’était le soleil lui-même qui illuminait la vaste demi-sphère du firmament.

Ce qui le confirmait encore dans son raisonnement, c’est le silence absolu régnant dans la grotte observée.

La Grande-Ourse, comme les fauves à quatre pattes, s’était tue et dormait probablement, une fois les ténèbres du dehors fondues dans l’aube.

Wapwi redescendit la faille où il s’était insinué, toucha du pied le talus sableux et tenta de s’orienter.